C’est quoi être agenre ?

Quand on parle de genre, beaucoup pensent uniquement au masculin et au féminin. En réalité, le genre, c’est bien plus complexe que ça. Être agenre, c’est se situer en dehors de cette logique binaire. Une personne agenre ne se sent ni comme un homme, ni comme une femme. Elle peut se sentir détachée de toute idée de genre ou même rejeter complètement le concept. Pour certain·e·s, être agenre, c’est une façon de dire : « Le genre, ça ne me correspond pas, ça ne me définit pas. »
Quelle différence entre agenre et non-binaire?
Lorsqu’on est non-binaire, on apprécie les signes de féminité et de masculinité. On peut par exemple accepter qu’on parle de nous en disant parfois il, parfois elle, ou encore iel. On explore un style parfois plus masculin, parfois plus féminin, et parfois entre les deux.
Les personnes agenres recherchent la neutralité. Elles ne se sentent pas concernées par le genre. Les individus agenres peuvent aussi préférer le pronom il, elle ou iel. Être agenre peut être difficile à vivre pour les individus qui rejettent complètement les attributs de genre. Une poitrine ou une pomme d’adam marquée peut devenir une vraie source d’anxiété et de mal-être.
Une personne non-binaire incarnera un genre quelque part entre l’homme et la femme ou bien en dehors de cette binarité, alors qu’une personne agenre dira qu’elle n’a pas de genre.
Une identité encore mal comprise
Malheureusement, l’identité agenre est encore trop souvent méconnue ou incomprise. Dans la société actuelle, il est difficile d’imaginer une vie en dehors des étiquettes « homme » ou « femme », ce qui peut créer des situations de discrimination ou d’invisibilisation. Par exemple, les personnes agenres doivent souvent expliquer encore et encore leur identité, se battre pour être respectées, ou même gérer des situations où leur prénom ou leurs pronoms ne sont pas reconnus. Pourtant, l’agenre fait partie intégrante de la diversité queer et mérite autant de reconnaissance et de respect que les autres.
L’agenre, une identité unique et légitime
Chaque personne agenre vit son identité à sa manière. Certain·e·s choisissent des pronoms neutres comme « iel », d’autres n’en utilisent pas du tout. Si tu te poses des questions sur une personne de ton entourage qui pourrait être agenre, voici quelques conseils pour mieux l’accompagner :
- Fais preuve de patience. Comprendre son identité peut prendre du temps. Laisse la personne explorer ce qu’elle est et n’hésite pas à lui demander si quelque chose n’est pas clair non plus pour toi. Vous pourrez ainsi grandir ensemble.
- Respecte ses pronoms. Si tu n’es pas sûr du pronom à utiliser, n’hésite pas à lui demander. S’ il t’arrive de te tromper, pas de panique ! Corrige ton erreur par la suite, et incite les autres à en faire de même.Tu peux aussi parler de façon neutre, en disant plutôt son prénom par exemple.
- Ne tolère pas les remarques blessantes venant d’autres personnes.Si quelque chose te semble inapproprié ou irrespectueux, que ce soit volontaire ou non, sois un soutien et exprime-le immédiatement.
- Renseigne-toi. Il y a mille façon d’être agenre ou non-binaire. Ne suppose pas que tu peux deviner des choses, ou que tu as compris tout ce qu’il y avait à comprendre en ayant côtoyé une personne à l’identité similaire dans le passé. Parles-en avec la personne concernée sans idées préconçues, ou fais des recherches de ton côté.
- Respecte son intimité. Poser des questions sur ce que tu pourrais faire pour qu’il ou elle se sente plus à l’aise, c’est ok, mais l’interroger sur ses parties intimes ou sa vie sexuelle n’est pas acceptable. S’il s’agit d’une question que tu ne poserais pas à une personne cis, ne la pose pas. Reste respectueux de sa vie privée et sois toujours bienveillant.
Être agenre, c’est être soi, sans te laisser enfermer dans des cases qui ne nous ressemblent pas. Et dans un monde qui adore coller des étiquettes, choisir de n’en avoir aucune, c’est un acte puissant.
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