Apéro Queer : un espace de rencontres et de partage

À La Réunion, Apéro Queer propose un moment convivial pour se retrouver, échanger et célébrer la diversité. Dans ce reportage, Elia et Océane reviennent sur l’importance de ces événements et sur l’impact qu’ils ont pour la communauté LGBTQ+.
Comment est né Apéro Queer ?
Elia – L’association est née parce que quand je suis arrivée dans le sud de l’île, je me suis dit que c’était problématique de devoir faire une heure de route pour pouvoir rejoindre des milieux et des associations queer. À ce moment-là, il n’y en avait pas dans le sud.
J’ai repris un concept qui existait déjà en métropole, celui de l’apéro queer, qui consiste à se rassembler dans un lieu public entre personnes LGBT. Le fait d’être en lieu public, ça permet de ne pas s’exclure du reste de la société. Et le fait d’être en groupe, ça permet d’amener de la sécurité.
On vous connait surtout pour vos shows de drag, qu’en pensez-vous ?
Elia – On ne s’identifie pas comme une association de drag king et de drag queen. Aujourd’hui, pourtant, c’est une activité qui permet de faire venir beaucoup de monde. On a conscience du fait que c’est fédérateur.
Des futurs projets pour l’association ?
Oceane – Il y a des projets qu’on a envie de mettre en place comme des cafés queer, où on aimerait créer des espaces de conversation différents. On pourrait échanger aussi sur la littérature queer, sur l’identité. L’objectif est que chacun, selon ce qu’il aime, puisse trouver sa place.
Les lieux LGBT friendly frodé, on en parle ?
Oceane – En fait, quand on a commencé, on était juste plein de queer qui voulaient boire des bières. Les lieux (les bars, cafés et restaurants) n’étaient pas chauds. Et après, ils ont compris qu’on ramenait du monde et donc qu’on ramenait de l’argent. Beaucoup sont venus vers nous en disant “on veut organiser des soirées avec vous”.
Sauf qu’en réalité, plusieurs fois, on s’est rendu compte qu’ils ne traitaient pas le public correctement. Parfois, ils allaient mal recevoir les gens, mal parler aux gens.
Avec le temps, notre communauté sait que quand on ne revient pas quelque part, c’est que ça ne se passe pas bien là-bas. Il y a même des lieux où on a été beaucoup de fois, et au final, ils ont été odieux avec nous. Quand c’est comme ça, on arrête, on coupe les robinets, et tant pis.
Y a-t-il eu un moment qui vous a marqué ?
Oceane – Ce qui m’avait touché une fois, c’était quelqu’un qui était en train de faire son coming out trans. Il commençait à s’habiller doucement dans le genre dans lequel il s’identifie, ce qu’il n’osait pas forcément faire en public. Ce qui est cool, c’est qu’il est venu avec ses parents à un événement.
C’était intéressant parce que les parents ont pu comprendre comment fonctionne la communauté. Ils ont pu échanger avec d’autres gens qui avaient fait leur coming-out avant et qui avaient déjà bien entamé leur parcours de transition.
Je trouve ça chouette que les gens se sentent suffisamment sereins pour venir, même avec leur famille, ou avec leurs potes qui ne sont pas LGBT. On a aussi beaucoup de gens qui sont les seuls queer de leur entourage. Ils peuvent se dire “je vais venir parce que j’ai besoin d’avoir un petit peu de monde queer autour de moi, mais j’emmène mes potes hétéros pour qu’il comprennent aussi ce que c’est”. Et je trouve ça beaucoup trop génial.
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