Coccinelle : L’étoile trans qui a illuminé l’histoire queer

Jacqueline Charlotte Dufresnoy, connue sous le nom de scène Coccinelle, n’était pas qu’une vedette du cabaret parisien. Elle fait partie de ces figures qui ont, sans le savoir, ouvert la voie à une reconnaissance plus large des personnes trans en France. Née en 1931 à Paris, Coccinelle a grandi dans une société où la norme était étroite, et toute forme de différence risquait d’être marginalisée.
Pourtant, elle a choisi de s’exprimer, de vivre pleinement, et de laisser une trace lumineuse dans l’histoire queer.
Devenir soi-même : entre audace et résilience
Au milieu des années 1950, dans une France encore marquée par les stigmates de la guerre et empreinte de conservatisme, Coccinelle prend une décision qui bouleversera sa vie et inspirera de nombreuses autres.
À 24 ans, elle se rend à Casablanca pour une opération de réassignation sexuelle, pratiquée par le Dr Georges Burou – un acte rare, risqué, et presque tabou à l’époque.
À son retour à Paris, elle devient rapidement l’icône du cabaret Le Carrousel de Paris, où elle électrise le public par sa présence, sa grâce, et sa sincérité. Elle ne cache pas son identité : au contraire, elle la revendique avec fierté, devenant l’une des premières femmes trans visibles dans les médias français.
Une reconnaissance symbolique forte
En 1959, Coccinelle obtient la modification officielle de son état civil, avec le soutien de l’avocat Robert Badinter. Ce geste – loin d’être courant à l’époque – a marqué un tournant. Si elle n’est peut-être pas la toute première personne trans à l’avoir obtenu en France, elle est la première à l’avoir fait de manière publique, et donc à l’avoir transformé en acte politique malgré elle.
Son exemple a donné du courage à d’autres, dans une époque où le mot “transgenre” n’était presque jamais prononcé dans l’espace public.
Un engagement précurseur
Au fil des années, Coccinelle s’est engagée pour les droits des personnes trans. Elle a notamment fondé l’association Devenir Femme, dédiée au soutien des personnes en transition, et a contribué à la création d’un centre d’information sur la transidentité (CARITIG). À une époque où les débats sur le genre étaient quasiment absents, elle a défendu l’accès aux soins, la reconnaissance sociale, et la dignité des parcours trans.
Une figure inspirante, ici comme ailleurs
Coccinelle a inspiré des artistes, des militantes, et des anonymes, en France et au-delà. Si son nom est parfois méconnu, son aura, elle, dépasse les frontières. À La Réunion, comme dans d’autres territoires où la visibilité queer reste fragile, son histoire résonne comme un écho précieux. Elle rappelle qu’il existe des figures pionnières, même dans un monde qui semblait ne pas vouloir d’elles.
L’héritage de Coccinelle continue de vivre à travers toutes celles et ceux qui osent être eux-mêmes, qui se lèvent pour affirmer leur genre, leurs choix, leur unicité. Son parcours n’est pas qu’une histoire du passé : c’est une lumière pour le présent. Une preuve que, même dans les moments les plus sombres, la visibilité peut être un acte d’amour de soi.
S’affirmer, s’entraider, s’épanouir
On veut se souvenir de Coccinelle non seulement comme une pionnière, mais aussi comme une sœur d’âme. Elle nous rappelle qu’il est possible de se frayer un chemin dans un monde qui ne nous comprend pas toujours. Et surtout, qu’on peut y laisser une empreinte, belle, forte et lumineuse.
Son histoire est une invitation à continuer : à se soutenir, à créer, à faire entendre nos voix, dans toute leur diversité. Parce que, comme Coccinelle, tu as le droit d’être toi-même. Et de briller. Sans jamais t’excuser.
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