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Spectre – Le média queer réunionnais

Malgré l’interdiction, Budapest réunit une foule pour sa marche des fiertés

la foule durant la marche des fiertés LGBT

Samedi 28 juin, la Marche des fiertés de Budapest, interdite par le gouvernement de Viktor Orbán, a tout de même rassemblé des milliers de manifestant·es dans la capitale hongroise. Une mobilisation inédite dans un pays où les droits des personnes LGBTQIA+ sont constamment remis en cause.

Une interdiction politique, pas un silence

Début juin, les autorités hongroises annoncent l’interdiction officielle de la Budapest Pride, invoquant des motifs administratifs flous et des enjeux sécuritaires. Une décision qui n’étonne pas vraiment : depuis plusieurs années, le gouvernement nationaliste de Viktor Orbán multiplie les lois visant à restreindre la visibilité des personnes LGBTQIA+. La loi de 2021 sur la « protection de l’enfance », qui interdit la diffusion de contenus liés à l’homosexualité et à la transidentité dans les écoles et les médias accessibles aux mineur·es, en est l’exemple le plus connu.

Dans ce contexte, interdire la Pride n’est pas anodin. C’est une façon d’attaquer encore plus directement la possibilité de se montrer, de faire communauté, de célébrer les identités minoritaires dans l’espace public. Mais la réponse a été claire : l’annulation n’a pas empêché les militant·es, les associations et de nombreux soutiens de se mobiliser. Au contraire, cette interdiction a donné une dimension encore plus politique et urgente à la manifestation.

Une foule record, des tensions palpables

Ce samedi 28 juin, ils et elles étaient des milliers à défiler dans les rues de Budapest. Banderoles, drapeaux arc-en-ciel, pancartes colorées, familles, couples, ami·es : malgré l’interdiction, malgré les risques, la mobilisation a pris une ampleur inédite. Certain·es ont fait le déplacement depuis d’autres villes de Hongrie, voire d’Europe, pour soutenir la communauté queer hongroise.

Sur place, la tension était palpable. Un important dispositif policier encadrait la manifestation non autorisée, tandis que des contre-manifestants d’extrême droite ont tenté, à plusieurs reprises, d’intimider les participant·es. Mais les chants et la détermination des marcheur·ses ont couvert les provocations. Ce moment, à la fois festif et grave, est venu rappeler que la Pride, bien loin de n’être qu’une célébration, reste un acte politique fort.

L’Europe peut-elle encore protéger ses minorités ?

La situation en Hongrie interroge l’Europe toute entière. Comment une marche pacifique, organisée depuis 1997, peut-elle être interdite dans un pays membre de l’Union européenne ? Comment les personnes LGBTQIA+ peuvent-elles encore être la cible d’une propagande d’État au cœur du continent ?

La Marche des fiertés 2025 de Budapest devient un symbole : celui d’un combat pour la visibilité et les droits, mené à la fois dans la rue et dans les institutions européennes. Elle interpelle aussi directement les autres pays de l’UE sur leur silence et leur passivité face aux politiques de régression des droits humains.

À l’image des slogans brandis samedi, la communauté queer hongroise ne demande pas des privilèges, mais l’égalité. Le droit d’exister, de vivre librement, d’aimer sans peur. Ce 28 juin, la fierté a traversé l’interdit. Et elle ne compte pas s’arrêter là.

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