Avril, mois de l’autisme : célébrons sans caricaturer

Chaque année, avril s’illumine de bleu, symbole du mois de sensibilisation à l’autisme. Mais derrière les campagnes et les hashtags, il est essentiel de se poser une vraie question : comment célébrer les personnes autistes sans les réduire à des clichés ? Aller au-delà des idées reçues, c’est ouvrir l’espace aux voix multiples des personnes du spectre autistique – notamment queer.
Déconstruire les idées toutes faites : l’autisme, ce n’est pas ce que tu crois
Quand on parle d’autisme, beaucoup pensent à des stéréotypes : une personne silencieuse, forte en maths, mais incapable d’avoir une vie sociale. Spoiler : c’est faux.
L’autisme, ou les troubles du spectre de l’autisme (TSA), désignent une diversité neurologique qui touche la manière de communiquer, d’interagir et de percevoir le monde. Mais chaque personne autiste vit ces réalités différemment.
Certaines personnes sont verbales, d’autres non. Certain·es aiment les interactions sociales, mais pas avec les mêmes codes que ceux dont on a l’habitude. Beaucoup développent des intérêts spécifiques, ce qu’on appelle des “hyperfocus” – mais ce n’est ni une obsession pathologique ni une bizarrerie, c’est une forme de passion profonde.
Et surtout, précisons-le, ce n’est pas une maladie. C’est simplement une façon différente d’interagir avec le monde.
Autisme et queerness : l’intersection dont on parle trop peu
Nombre de personnes autistes s’identifient aussi comme queer. Dans les deux cas, il s’agit de vivre en dehors des normes imposées par la société. Les personnes autistes queer peuvent alors ressentir une double marginalisation : incomprises dans leur manière de penser, de ressentir, d’aimer… et finalement, dans leur manière d’exister.
Cette double identité peut permettre à certains de développer une créativité avancée, mais elle vient aussi avec des défis spécifiques : un accès aux soins compliqué, une inclusion difficile en société et notemment dans les espaces queer, ou encore une invisibilisation dans les milieux militants.
Ces stars LGBT+ qui brisent les clichés

En 2021, l’acteur Wentworth Miller, connu pour son rôle emblématique dans Prison Break, a révélé publiquement qu’il était autiste, après avoir reçu un diagnostic à l’âge adulte. Dans un message touchant publié sur Instagram, il explique que c’est pendant la période de confinement qu’il a trouvé le temps et le courage de confirmer ce qu’il pressentait depuis longtemps. Il affirme qu’aujourd’hui, il voit l’autisme comme un cadeau, une façon différente de percevoir le monde, une autre manière de se connecter à lui-même et aux autres.
D’autres célébrités ont pris la parole au sujet de l’autisme, parmi lesquelles la chanteuse Sia, ou encore l’activiste Greta Thunberg.
Ce que nous montrent ces personnalités publiques, c’est que finalement, chaque personne est différente et c’est également le cas des personnes du spectre de l’autisme. Ce n’est qu’une facette de leur personnalité, parmi tant d’autres.
L’importance de l’écoute pour moins caricaturer
Chaque année, de nombreuses associations et organismes proposent des événements et des ateliers de sensibilisation à l’autisme. Et c’est génial. On y trouve des témoignages de parents, d’accompagnateurs, de professeurs, de professionnels de la santé. Mais les seules personnes à vraiment savoir ce que c’est de vivre avec le trouble du spectre autistique, ce sont les personnes qui l’ont.
Ce mois-ci, au lieu de partager une image en bleu, demande-toi : est-ce que je laisse la parole aux personnes concernées ? Est-ce que je prends le temps d’écouter ceux que je connais, ou est-ce que je me contente de répéter ce que j’ai vu dans une série Netflix ?
Célébrer l’autisme, c’est :
- Écouter les personnes autistes parler d’elles-mêmes.
- Soutenir des initiatives menées par et pour les concerné·es.
- Apprendre à désapprendre ce qu’on croit savoir.
Puisque finalement, l’autisme fait partie du spectre… et nous aussi.
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